HoneyMoon avait été couverte d'amour par ses parents, étant fille unique, et elle inspirait la joie à quiconque la fréquentait. Toujours souriante, aimable et n'ayant pas la langue dans sa poche, elle amusait beaucoup les gens. Depuis 13 ans, elle faisait le bonheur de ses parents. Ils l'avaient très tôt éduquée au jonglage, et elle s'avéra très habile. Sa mère tenta de lui inculquer quelques notions de cartomancie sans grands résultats toutefois. Elle préférait jouer de son habileté et se découvrit très tôt un don pour vider les poches des gens de quelques pièces.

La jeune fille avançait dans la foule de la ville, toute souriante, se mouvant comme portée par quelque musique, observant attentivement les passants, tentant de repérer ceux qui avaient leur bourse bien remplie afin de les délester quelque peu de ces lourdes pièces. C'était la fête, toute la ville était animée de spectacles ambulants, détournant l'attention des gens, rendant la tâche plus facile.

HoneyMoon se retourna et fit un clin d'oeil à son cousin. Elle venait de repérer un gros poisson : un homme tout vêtu de noir, à l'allure discrète, mais en se retournant, son manteau s'était légèrement ouvert et avait laissé apparaître quelque chose de brillant, attirant l'oeil de la petite. Son cousin et elle étaient parfaitement coordonnés, ils avaient joué la scène des dizaines, des centaines de fois avec succès. Elle donna un coup de pied à un ivrogne au hasard puis se mit à courir vers l'homme en noir. L'ivrogne fut surpris et gémit sous la douleur, mais se mit aussitôt à la poursuite d'HoneyMoon en sortant un couteau et en criant.

L'homme en noir tourna sa tête en direction du cri et vit une gamine s'accrocher à sa taille.
" Au secours meussieur ! Aidez-moi ! Le meussieur y veut me tuer !"
Arrivé à leur hauteur, l'ivrogne s'arrêta net. Il regarda l'homme un instant et tendit une main en avant pour attraper l'épaule de la petite puis s'arrêta net.

L'homme avait vivement saisi son épée et la pointait sur la gorge de l'ivrogne. Celui-ci blémit et dégluti bruyament, se courbant en arrière pour ne pas s'embrocher sur la lame.
" Hé là ! Tout doux mon brave ! Oserais-tu faire du mal à cette petite ? "
" Euh... Eb... Ebe... Eb... Eub... En... Euh n-non, Monseigneur... Euj-je vou-voulais ss-seu-eulement ll-lui ff-fai-aire p-ppeur... "
" Aller rentres chez toi, tu as bien assez bu pour aujourd'hui... "
Il baissa son épée et la rangea dans son fourreau, puis se tourna vers HoneyMoon, qu'il tenait par le bras depuis qu'elle s'était accrochée à lui. Elle se tourna vers son cousin, mais le vit qui courait au loin. Elle était au bord des larmes, mais ne pouvait se débattre, ni n'osait crier.

Il l'emmena avec lui à l'écart de la foule, ils disparurent au détour d'une rue, aux portes de la ville.
" Alors ma jolie... Tu voulais ceci, je crois ? "
Il sortit un magnifique collier tout en perles de diamant. HoneyMoon éclata en sanglots.
" Pitié meussieur... *snif* Ne me faites pas de mal. "
Elle tremblait de tous ses membres et baissait la tête, ayant perdu tout espoir de fuite.
L'homme lui releva le menton, puis sécha ses larmes doucement avec ses pouces
" Allons, allons... Je fais si peur que ça ? "
Elle le regarda dans les yeux. Il arborait un sourire sécurisant et elle se détendit...
" C'est un collier magique... " Fit-il enfin... Elle fixa le collier et vit qu'il diffusait un léger halo bleuté autour de lui... Puis regarda à nouveau l'homme.
" Son pouvoir est fonction de la façon dont on l'obtient, paraît-il... Tiens ! "
Il ouvrit le collier puis lui attacha autour du cou. Elle le regarda, ébahie, et porta sa main sur le collier.
" Ne dis rien... Ca me fait plaisir... "
Elle sourit d'abord timidement, puis franchement, maintenant rassurée.
" Merci meussieur... Comment puis-je vous remercier ? "
" Portes-le toujours sur toi "
Il sourit, puis ses yeux se mirent à briller d'une lumière rouge, flamboyante.

HoneyMoon se réveilla d'un bond, tirée d'un horrible cauchemar. Elle poussa un soupir de soulagement en voyant l'intérieur de sa caravane. Elle était chez elle, elle avait fait un mauvais rêve. Elle se leva et se dirigea vers la porte de sa caravane.
" Papa ? Maman ? "
Sa propre voix fit écho et la fit frissoner. Le silence se faisait lourd...
" PAAAPAAA ! MAAAMAAAAN !! "
Elle courut partout autour du camp, des larmes apparaissant dans ses yeux. Elle fouilla dans tous les environs du campement, appelant de plus en plus fort... Les larmes coulèrent sur ses joues et bientôt ses propres cris furent étouffés par ses sanglots...
Rien de vivant dans les environs. Elle revint s'asseoir au bord de sa caravane, pleurant tout son chagrin...