Alwyn, le demi-elfe
J’ai survécu au Cataclysme, je ne me l’explique pas, peut-être ai-je une Destinée qui en vaille la peine dans ce nouveau monde qui s’offre à moi? Mes souvenirs ont disparu en même temps que les êtres emportés par cette Colère Divine...

Je me suis réveillé, un jour -le lendemain de la Catastrophe, je l’appris par la suite- , dans une sombre caverne, seul, transis par le froid, le corps et les vêtements tachés de sang... Quand je me décidai à quitter ce refuge, tout n’était que désolation : la forêt qui entourait la caverne n’était plus qu’un amoncellement de troncs calcinés, plus de chants d’oiseaux, plus aucun signe de vie. J’étais seul, affamé et assoiffé mais seul...
Du haut de mes 34 ans -ce qui correspond à 15 ans chez les humains- je pris mon courage à deux mains et m’engageai droit devant moi, déterminé. Il me fallait trouver quelqu’un au plus vite, enfin si je n’étais pas le seul survivant... Mais, au bout de quelques heures d’errance, harassé par la fatique, trébuchant sur chaque débris qui jonchait le sol, je ne voyais aucune autre solution que de m’asseoir et d’en finir, de m’asseoir et de fermer les yeux, me reposer....éternellement...

C’est alors que, lorsque le désespoir me gagna, je La vis : Être de Lumière et d’Ombre, Beauté du Jour et de la Nuit, son image est trop floue dans mes souvenirs pour que je la décrive. Je restai bouche bée, Elle me fixa. C’est alors qu’un cri me fit détourner la tête : “Eh! En voila un autre, les gars!” Un groupe de survivants venait vers moi. Je me retournai vers Elle, mais seule la forêt en cendres s’étala sous mon regard... Je n’ai, à ce jour, rien appris sur cet évènement qui restera gravé dans ma mémoire.

Je rejoignit ce groupe pour oeuvrer à la reconstruction de ce monde, qu’avais-je d’autres de mieux à faire? Je ne possédais rien, il me fallait partir de zéro. Mon expertise dans les armes me permit de m’assurer le logis et la nourriture en protégeant les autres des créatures hostiles qui semblaient avoir échappé au Cataclysme. Notre petit groupe s’était en effet installé au beau milieu des montagnes, créant un village du nom de Eyroth. Ces humains semblaient vouloir s’établir ici! J’entrepris donc de partir, partir rejoindre une civilisation autre que ces humains décadents.

Je partis donc un matin, avec de quoi me nourrir pendant quelques jours. Après plusieurs péripéties, je parvins, au bout de plusieurs semaines, en un lieu autrement plus civilisé. Une ville avait presque été reconstruite, je trouverai enfin des êtres dignes ici!

J’entrai donc dans cet univers, réunissant tous les survivants à des alentours de la Catastrophe qui mit fin à tant de merveilles... Mon désir de rencontre était ouvert à tous, aux brigands qui me scrutaient du coin de l’oeil, au marchand d’esclaves qui voyaient en moi un étranger dont personne se préoccuperait s’il faisait de moi une de ces marchandises, mais ce fut un Elfe Noir qui y répondit...
L’homme en question semblait m’observer depuis des heures lorsque je le fis attention à lui. Il s’approcha de moi tout en me regardant dans les yeux, je ne cillai pas, et prononça juste trois mots : “Suis moi Alwyn...” Et, sans chercher à comprendre, je le suivis : j’étais venu jusqu’ici pour trouver quelqu’un, cette personne était venue à moi.
Son nom était Raek. Un tremblement de terre d’une fureur incroyable avait ravagé la plupart de ses compagnons du Monde Souterrain, il était un des rares survivants. Il parlait peu, mais lorsqu’il le faisait c’était dans le but d’apprendre et d’enseigner, ses paroles m’apprirent beaucoup sur le monde qui existait avant le Cataclysme. Il m’enseigna l’art elfe noir du maniement de la lame, m’appris des langues que je jugeais malsaines mais qui pourraient m’être utiles et mit ainsi tout son savoir à ma disposition.

Ensemble, nous avons découvert ce nouveau monde, d’abord notre propre cité, puis les vastes plaines qui la bordait mais ce fut dans un tout autre endroit que notre périple prit fin. Mon maître cherchait à rejoindre une Cité dont il avait perçu la rumeur, qui parait-il rassemblerait la majorité des Elfes Noirs survivants...
Nous nous sommes donc mis en route. Je retrouvais enfin goût à la vie : j’apprenais sur ce monde tout en ne me mêlant pas à ceux qui y vivaient, j’élevais mon savoir et mon adresse en compagnie d’un maître qui ne désirait de moi que ma compagnie.

Mais, tout au long du voyage, un malaise me gagna...Imperceptible au début, il prit lentement de l’ampleur et c’est avec une réelle appréhension que je découvrit le lieu que je n’avais pas revu depuis 17 ans : j’étais de retour dans la forêt où j’avais faillit mourir, où j’avais rencontré ces humains, où j’avais vu cet...Esprit -je ne voyais que ce mot pour La désigner-.
Raek sentit ma peur et m’interrogea. Mais je tentai de la cacher et lui dit que je n’avais rien. Vint le moment où nous nous engagions dans le forêt...

Les arbres avaient poussé, encore jeunes mais certains atteignaient quand même deux fois ma taille, c’était donc une forêt bien éclairée et paisible où nous pénétrions. Mon anxiété était partie et je tentais de pensais à autre chose. Mais il ne devait pas en être ainsi... Rapidement la forêt s’assombrit comme si le Soleil fuyait une Force ou un Être qui vivait en ce lieu... Raek s’étonna de ce changement survenu aussi brusquement mais ne perdit pas son temps, et continua... Nous continuions donc à pénétrer de plus en plus profondément dans ces bois éclaircis mais aussi sombres que la plus épaisse des forêts. Plus nous avancions, plus il faisait noir et plus naissait en moi une haine indéfinie. Cette haine, dont je n’identifiais pas la cible, se transforma en fureur et rage lorsque ma main rencontra mon Cimeterre et c’est en un mouvement habile et efficace que je tranchai le cou de Raek. Une fois cet instinct apaisé, je m’écroulai au sol, à genoux, en regardant celui qui m’avait tout appris.

Mais je me relevai, tout cela devait avoir un sens!

C’est après cette pensée qu’une intense lumière m’aveugla et me fit perdre connaissance....

“Tout le monde a un Destin, je dois trouver le mien...”


Fermez moi